Non je ne suis pas devenue blogueuse culinaire... pas que je n'aime pas la gastronomie... mais aujourd'hui, il est plus question de moule que de muffins. N'en déplaise à Ricardo, ce ne sera pas le moment d'une recette. Les dernières semaines, on dirait que le mot DIFFÉRENCE me poursuit. Loin de moi l'idée de me lancer dans une piste ésotérique en écrivant cela mais sans que je sache trop pourquoi, le thème qu'est celui de la DIFFÉRENCE me colle à la peau. Possible que le fait d'être souvent hors de la moyenne me rende perméable à ce genre de discussions... m'enfin, le but n'est pas ici de me psychanalyser mais bien de faire réfléchir et de faire susciter la discussion. La pression interne En travail social, on dit toujours qu'il faut ajouter "sa couleur" à l'intervention. Encore faut-il assumer nos couleurs! Quelles sont nos forces? Quelles sont nos passions? Quels sont nos traits de caractère qui nous distinguent et nous rendent unique? Là est la question. Et cela, c'est le volet individuel. Mais face aux autres professionnel.le.s, comment se distinguer? Dans un groupe, bien souvent, la pression de conformité agit. Pour intervenir en groupe et l'enseigner depuis 2002, je peux vous dire que je parle souvent des étapes de développement de ces entités. On sait très bien que les premières phases rendent le groupe plus uniforme. Les gens cherchent moins à se démarquer qu'à être "comme les autres". L'humain est ainsi fait. Soit. Mais comment se distinguer SANS se faire rejeter, telle est la question. Darwin me répondrait sans doute que la survie dépend de cette alliance entre les gens. C'est à nous comme intervenant.e.s de faire la promotion de l'unicité de chacun.e; pour le bien-être de nos clientèles. Il y a de la place pour bien des styles... car la clientèle, les organismes, les collègues varient! À nous donc d'agir comme modèle de différence. La pression sociale L'autre volet de ma réflexion porte sur la pression de la société en général sur le modèle unique. Plusieurs médias nous mettent en tête des images de "normalité" (je voudrais juste dire ici que c'est un mot qui me fait pester). La pression est forte. Je le constate chez la population étudiante pour qui cette influence devient d'ailleurs un objet d'anxiété... mais aussi chez les personnes plus mûres! Cette pression sociale se vit souvent autrement. Mais chose est sûre: on cherche à se positionner face à nos semblables. Que ce soit en raison de statut social, de statut civil, de profession, de finances, de choix de vie, d'orientation sexuelle, de croyances, de valeurs (et la liste serait longue), tout est objet de différence. Mais n'est-elle pas belle, justement, cette diversité? La diversité comme richesse Alors à nous tous et nous toutes, à la recherche de notre place, pourquoi ne pas nous dire qu'elle est belle, cette différence? Pourquoi ne pas assumer qui on est et chercher à reconnaître chez tout le monde les forces? Je termine avec ce qu'un grand sage a déjà dit à son fils: "Remember who you are" (j'ai élevé Mufasa du Roi Lion au rang de philosophe). Bonne réflexion et je vous laisse réfléchir à cette image glanée sur Facebook ! (Merci Stéphanie) Source: Facebook
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Hier, j'ai eu la chance d'assister à des conférences passionnantes et surtout, à visage humain. Plusieurs abonné.e.s de mes pages professionnelles m'ont demandé de leur en faire un résumé, en voici donc un public. Ce sont les leçons que je tire de chacune des conférences.
D'abord, brève présentation de Nancy Roy, directrice générale de l'AFPAD. Elle nous présente le guide de retour en emploi après un drame. Ce document fait état des nombreuses particularités du retour au travail de gens endeuillés. Je vais assurément le lire avec passion. J'espère que les gestionnaires qui me lisent pourront en prendre connaissance également: ici. Par la suite, c'est au tour de Josée Querry, du blogue Histoire d'une fille et le TSPT. Elle nous parle avec émotions de son histoire. Il est très difficile de rester stoïque devant une démonstration d'une femme aussi inspirante, déterminée et ambitieuse qui nous dévoile avec humanisme les méandres les plus noirs d'un parcours avec un trouble de stress post-traumatique par cumuls de scènes horribles. Ce que j'en retiens: malgré toute la souffrance vécue, Josée nous partage son retour vers la lumière. Ce parcours n'a pas été linéaire, mais elle a su trouver un nouveau souffle à ses ambitions: aider les autres. Merci Josée pour ta passion. Heureuse de t'avoir ENFIN rencontrée ;) Myriam Courbron, psychoéducatrice, a suivi. Si vous aimez les parcours atypiques, Myriam saura vous séduire. Elle aborde sa manière d'aider les gens aux prises avec un TSPT. Elle dénonce avec verve et passion les incohérences d'un système. Ce fut un baume sur mes pensées de voir que je n'étais pas seule à décrier le manque de services spécialisés et surtout, la considération rapide à procurer des services adaptés aux personnes en souffrance. Ce que je retiens (et qui sera le thème d'un article dans la semaine à suivre sur ce blogue): il faut sortir des sentiers battus pour aider adéquatement les populations marginalisées par le TSPT. Merci Myriam pour ce coup de fouet aux incohérences. En après-midi, au tour de Michel Larouche, psychologue utilisant l'EMDR de venir nous informer sur cette pratique. Bien que je pensais connaître (théoriquement car je ne la pratique pas mais je réfère beaucoup de client.e.s) la façon de faire, j'ai été très heureuse d'en apprendre plus. Excellente vulgarisation de M. Larouche et la passion est clairement ce qui a transcendé sa conférence. Merci Michel pour cette vulgarisation. Ensuite, au tour de Martine Laurier, ancienne policière au SPVM de nous parler de son histoire. Sa présentation aborde le fait que le suicide est un sujet qui concerne chacun.e d'entre nous. Personne n'est à l'abri: pas même les intervenant.e.s d'urgence. C'est la seconde fois en peu de semaines que j'assistais à sa conférence. Savez-vous quoi? Je ne m'en lasse pas. Le message est trop important. Pour oeuvrer depuis 1997 dans ce milieu, je sais combien la souffrance peut être énorme dans un contexte de pression sociale important comme se veut celui de l'urgence. Merci Martine pour ce témoignage poignant. Alors conclusion de cette journée: à l'instar des textes de Patrick Lagacé de cette semaine, brisons les tabous. Dénonçons les incohérences d'un système plus qu'imparfait. Hier, j'ai vu une pléiade de gens affectés par le TSPT dans cette salle bondée. J'ai mis des visages sur la souffrance en lien avec des services peu adaptés et surtout, ce que je dénonce, compartimentés. Nous avons abordé en discussions informelles pendant les pauses le manque de connaissances de la population, la médicalisation de ce trouble et le manque criant de services adaptés. Je répète ce que Myriam a dit hier: agissons ENFIN d'une manière concertée et avec une approche globale pour le TSPT et pour la santé mentale en général. Merci à cette organisation qu'est l'Association des Familles de Personnes Assassinées ou Disparues! Initiative à répéter. J'ai toujours pensé qu'ensemble, on est plus forts. C'est pour cette raison que je vous diffuse les 2 prochaines conférences de mes collègues que j'apprécie tout particulièrement pour leur partage d'expériences et surtout, parce qu'elles dénoncent des tabous.
Voici leur page Facebook respective: Histoire d'une fille et son TSPT (Josée) VigilanceML (Martine) Je serai présente le 3 novembre mais malheureusement, occupée ailleurs au Québec le 18. Toutefois, j'ai assisté à la conférence de Martine et c'est principalement ce qui m'a décidé à écrire davantage sur le suicide policier. Merci à vous, chères inspirations, de passer outre votre uniforme de Super Héroïnes et de parler de la santé mentale chez les membres des services de police. Avec des femmes comme vous, on va avancer.
10/12/2018 0 Commentaires La force des licornesVoici 5 personnes inspirantes (les licornes que je lis avec attention) - (Voir mes articles précédents: https://www.julieurgence.ca/publications). Évidemment, ceci ne veut pas dire qu'il n'y en a pas d'autres ;) Cette semaine, mon thème étant la #santémentale, j'ai choisi de vous présenter 5 personnes qui en parlent bien. Elles sont présentées de manière aléatoire. Luc Vigneault https://www.facebook.com/LucVigneaultinc/) J’ai eu la chance de l’entendre pour la 1ère fois lors du lancement du collectif « Je suis une personne pas une maladie ». Son rire est marquant certes, mais son histoire l’est encore plus. Mon mot pour parler de lui : persévérance. Merci Luc de présenter clairement ce que signifie le mot rétablissement. David Goudreault (https://www.facebook.com/Goudro/?ref=br_rs) Il faisait la première partie de mon slammeur chouchou : Grand corps malade. WOW. Les textes. Je me rappelle m’être dit que cet homme devrait être #travailleursocial. Surprise quand je cherche sur Google : il l’est ! Des textes inspirants et une vision qui l’est tout autant. Merci David pour ta critique sociale! Josée Querry - Histoire d'une fille et le TSPT (https://www.facebook.com/Histoire-dune-fille-et-le-TSPT-249284152159376/) Découverte par hasard, je ne sais plus comment, Josée m’a séduite par sa transparence et par son sens de l’ouverture. Elle démystifie si bien le trouble de stress post-traumatique. Nul doute que sa seconde partie de carrière sera remplie de succès. Merci Josée pour ta lumière. Martin Binette - Entre les deux oreilles (https://www.facebook.com/entrelesdeuxoreilles/) On se suit sur Twitter depuis des lunes… il dénonce, décrie et revendique pour la déstigmatisation en santé mentale. Puis, on le voit à Banc public. Une entrevue sidérante. Merci Martin pour ton ouverture à l’autre et ta vigile sur les médias. Martine Laurier - VigilanceML (https://www.facebook.com/Vigilanceml-1928014267449238/) Policière retraitée du SPVM, c’est une femme de tête et de cœur. Je l’avais vue en entrevue et quel beau franc-parler. Cette femme relate son histoire en toute honnêteté et circonscrit les épreuves qu’elle a dû traverser. Merci Martine pour ta franchise et ta mobilisation. BONUS de licorne en ce jour 6 Kanak (et sa maîtresse, Mélanie) https://www.facebook.com/KanakSPS/ C'est un chien de soutien émotionnel à la Police de Sherbrooke. Initiative hors du commun, Kanak a maintenant plein de collègues. Merci à Kanak pour ce soutien que tu offres à toutes les victimes, petites ou grandes. 10/10/2018 0 Commentaires Un troupeau de licornesLa semaine dernière, je vous invitais à entrer dans mon univers de licornes (https://www.julieurgence.ca/publications/la-symbolique-de-la-licorne) . Cet univers où naît l’idéalisme critique. Cette planète, comme dirait Le Petit Prince où on contre le cynisme à grands coups de corne d’animal mythique. Cette semaine, j’avais envie de vous parler d’une des manières que je trouve très utile pour contrer ce cynisme, c’est-à-dire les troupeaux de licornes. Encore dans une visée métaphorique, je vous propose une recette que j’aime particulièrement, soit le soutien social de personnes qui, comme moi, pensent que le monde n’est pas si noir… (et quand je le crois plus noir, je me concentre encore plus à tenter de changer les choses.) J’ai donc appelé cet article le troupeau de licornes; faisant référence à ce que je trouve fort positif : s’entourer de gens qui croient au potentiel de changement des gens (et donc, ultimement, de la société). À l’heure où on fait souvent le procès des réseaux sociaux, ces personnes sont de plus en plus accessibles à nous. Ces gens qui partagent un peu de leur vision, de leur univers et de leurs trucs pour viser le changement. C’est ce qui me plaît beaucoup sur le web : découvrir des gens qui ont quelque chose à dire; des gens qui visent à ce que le monde s’améliore. Lorsque j’ai fait mes études de maîtrise, le cadre théorique que j’ai employé est celui du soutien social. En résumé très bref, cette théorie stipule que les gens autour de nous, notre réseau social, peut répondre à plusieurs de nos besoins si on respecte une règle fondamentale : demander le type de soutien cohérent avec nos besoins, et offert par une personne qui peut combler ledit besoin. Un exemple que je donne souvent : si j’ai besoin d’aide pour rédiger un travail pour mes études, il y a fort à parier que ce soutien pourra venir de quelqu’un qui s’y connaît dans mon domaine d’études. Même si ma mère est très aimable et répond à mon besoin en m’offrant une soupe poulet et nouilles, ce n’est pas de cela dont j’ai besoin. Ceci aura donc pour conséquence que mon besoin ne sera pas répondu (évidence même) mais en plus, je me sentirai fort possiblement mal de savoir que je demeure sans réponse… même si sa soupe est délicieuse. Il faut donc connaître son besoin à répondre avant toute chose. Si on poursuit l’analogie avec les licornes, en situation de travail où se côtoient la détresse, la misère humaine et les drames, s’entourer de gens positifs (vs toxiques) qui croient, comme nous, à ce possible changement, ne fait que répondre à une forme de soutien capitale : la confrontation avec la réalité… Ceci peut nous aider à déjouer la fatigue de compassion. C’est pour vous partager mon troupeau de licornes, et dans cet esprit, que je consacrerai les 5 jours de la semaine prochaine à des publications qui vous présenteront succinctement 5 personnes que j’admire professionnellement et qui m’inspirent à demeurer positive. Je vous invite si le cœur vous en dit à suivre ces gens qui sont pour moi, des licornes. Bonne semaine.
10/1/2018 1 Commentaire La symbolique de la licorneCeux qui me connaissent personnellement ont conscience de mon amour particulier et de mon utilisation constante du "concept" des licornes (oui, c'est un concept!!!). Alors voici de quoi parle la licorne. La licorne symbolise l'idéalisme... pas un idéalisme aveugle, mais bien une conscience capitale que devrait conserver l'intervenant.e qui côtoie des populations dites difficiles. Cet animal représente en fait, pour moi, cette lutte constante que nous devons faire pour contrer nos préjugés, nos stéréotypes face à la souffrance humaine, face à la désillusion que peut parfois amener notre travail auprès de gens en énorme détresse. Pourquoi la licorne? C'est une bête magique, dotée, selon les légendes, de super pouvoirs. Elle aurait eu pour qualité de purifier et de guérir (mythologie ancienne). Alors pourquoi pas la licorne? Contrer le cynisme s'avère souvent difficile pour des intervenant.e.s qui côtoient la misère, la pauvreté, la criminalité, la marginalisation et qui font face à des difficultés notoires de motivation. Il est aussi ardu de demeurer motivé.e.s face à des clientèles qui sont rébarbatives à nos services, qui ne "fittent pas dans le moule" ou qui souffrent du syndrome des portes tournantes. Le cynisme, à mon sens, c'est notre ennemi comme professionnel.le.s des relations humaines et sociales. Ce dernier nous conduit bien souvent à déprécier notre travail, à nous épuiser à "vouloir plus que la clientèle", à démissionner de nos rôles sociaux (au propre comme au figuré) mais aussi, à vivre de la fatigue de compassion. (Brillon (2015) définit la fatigue de compassion comme « une usure profonde, douloureuse, à la détresse d’autrui». Selon elle, cette fatigue peut toucher les personnes qui ont un lien significatif avec des personnes souffrantes ou exposées au vécu émotionnel de victimes de façon répétée et qui veulent aider. (http://rohq.safran-webdesign.com/wp-content/uploads/2016/08/ris2016_atel-conf_lnoel-jnaggar_fatigue-de-compassion_ppt.pdf) Alors voilà d'où origine mon concept de licorne. Comment ajouter des licornes à notre travail?
Sur ce, bonnes licornes à vous ! En plus de la télépratique, j'ai dorénavant accès à un bureau conforme aux exigences de mon Ordre professionnel. Je serai donc en mesure de vous accueillir. Je suis à Lévis et ce sera la seule information divulguée (puisque la confidentialité est au coeur de ma pratique spécialisée, seule ma clientèle connaîtra mon lieu d'intervention). Au plaisir d'être présente pour vous et de vous aider à traverser des moments difficiles. |
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