9/25/2020 0 Commentaires Pis toi, comment va ta bulle?Que ce soit très clair en commençant: je suis pro-sciences. Je crois en la COVID. Je crois aux directives de la Santé publique et je tente, au mieux, de les appliquer. Je suis triste de voir des gens mourir de ce satané virus et en souffrir. Ce texte n'a pour but que d'exhorter les gens à réfléchir au parent pauvre de cette pandémie: la santé mentale!!! Mars 2020, une pandémie nous frappe. Un peu tous différemment. Pour certains, c'était la quasi-fête d'avoir enfin du temps à la maison. Pour d'autres, ce fut triste de voir des projets tomber à l'eau. Chose sûre: on a tous réagi de manière personnelle à ce qui nous frappait de plein fouet, sans avoir trop de référence à penser à une situation semblable (à moins que vous soyez né au début du siècle passé...). Depuis mars 2020, je constate chez ma clientèle principale, les premiers répondants, toutes sortes d'émotions. De l'encouragement. Une valorisation du métier qu'ils ont choisi. Une passion énorme... mais aussi un stress profond de contracter ledit virus, de le ramener à la maison. Une adaptation constante aux changements de protocoles. Mais je constate aussi les mêmes préoccupation que chez Monsieur-Madame-Tout-le-monde: un épuisement. Des conflits conjugaux, familiaux, de la solitude, du découragement... car ils ne sont pas différents de vous et moi. À l'été, les "vacances" ont sonné pour la plupart... mais moins pour eux. Certains ont vu leur congé raccourcir. D'autres ont pu prendre leur période de repos tel que prévu dans le temps, mais rarement tel qu'à leur habitude. On s'adapte! Voilà que septembre se pointe le bout du nez, ramener une vague, la deuxième, de cette contamination. On le sait, les régions changement de couleurs au rythme des feuillus qui eux aussi, deviennent de plus en plus rouges. Nous revoilà dans l'anticipation... la pandémie aura-t-elle la saveur du printemps passé? Combien d'énergie cela nécessitera pour faire face non seulement à cette ignoble bibitte mais également à ses dommages collatéraux? Ajoutera-t-elle sa présence aux autres virus usuels en saison automnale? C'est ce que j'entends sur la route! La bulle?Hier, le 24 septembre, le ministre de la Santé (et des services sociaux) nous demande de limiter les contacts humains... Outrée ai-je été pour tout vous dire sur le choix des mots. CONTACTS SOCIAUX. Drôle de formulation alors que l'on sait que l'être humain est un être grégaire; que notre ami Maslow nous a tant répété à quel point l'appartenance fait partie des besoins de base. Quand on sait que les déterminants sociaux de la santé abordent l'inclusion sociale. Je ne voudrais pas paraître insolente mais l'expression "limiter ses contacts sociaux", c'est limiter ses facteurs de protection dans un contexte social précaire où la peur, le stress et la détresse se côtoient. Vous me direz oui Julie, mais on peut garder notre bulle. Je citerai une des personnes que j'accompagne comme travailleuse sociale qui m'a fait remarquer pas plus tard qu'hier que la bulle, dans la conception de notre gouvernement, c'est le couple et la famille. Parfait. C'est noté. Et les gens célibataires eux? "Au Québec, 1,2 million de personnes vivent seules, selon les données du Recensement de 2016. Ce nombre représente 17 % de la population de 15 ans et plus." (Gouvernement du Québec, 2018). Alors je ne peux m'empêcher de questionner cette vision traditionnelle de la fameuse bulle... Je ne peux non plus ne pas me permettre de penser à toute la population qui, de force ou de gré, se retrouve avec elle-même durant cette pandémie. Conférence virtuelle, me direz-vous? Je doute que cela réponde à l'entièreté du besoin de l'humain, grégaire. Cette population seule, ce sont bien des aînés mais ce sont aussi des personnes de toutes les classes sociales, de tous les métiers... ce sont peut-être bien des gens près de vous. À retenir/à réfléchir?L'effort de 28 jours demandé par notre gouvernement, je le comprends d'un point de vue santé (physique) publique. Mais honnêtement, à voir ce que je constate sur le terrain en termes de détresse psychologique (ne serait-ce que le volume ultra-élevé que mes collègues et moi qui oeuvront en santé physique et psychologique) constatons. Je le vois aussi malheureusement aussi en termes de suicide (tentatives et décès). Je rappelle que les facteurs de risque suicidaires sont certes l'isolement social mais souvent combiné à un accès difficiles aux ressources d'aide, à une précarité économique et à une banalisation de leur souffrance.
Je nous souhaite comme société d'être plus ouvert quant aux bulles... car certes le modèle du couple et de la famille traditionnelle existent... mais il n'est pas certes pas le seul qui existe, notamment si on regarde nos statistiques!
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Selon la loi 25, indiquons que Julie Nadeau, T.S., M.S.s. est responsable de la protection des données confidentielles.
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