11/10/2019 2 Commentaires Évolution de l'ouverture face aux situations difficiles chez les intervenant.e.s d'urgenceTel que je vous l'ai déjà souligné dans une précédente publication sur mon blogue, j'oeuvre dans le milieu de l'urgence, dans différents rôles, depuis 1997. Lorsqu'à ce moment, je faisais mon entrée comme "vulgaire civile" (expression consacrée qui témoigne de la réticence de mes collègues à l'arrivée d'une travailleuse sociale en devenir dans leur monde) dans un poste de policiers-pompiers, on me répétait ad nauseam combien les métiers d'urgence n'étaient pas faits pour des "moumounes" (cela traduit l'expression exacte maintes fois entendues). Aujourd'hui, un peu plus de 22 ans plus tard, je ressens une toute autre forme d'accueil lorsque je forme et interviens auprès de ces mêmes intervenant.e.s d'urgence face aux risques psychosociaux que comportent leur métier. La plupart de ces personnes ont choisi l'urgence pour son caractère imprévisible, loin de la routine, où elles pourraient se sentir utiles. Elles ont sélectionné cette "planète" (mon analogie au Petit Prince) car c'est là que leur personnalité A pouvait le mieux s'exprimer. C'est dans cette sphère professionnelle qu'elles pourraient oeuvrer afin de mieux vivre l'adrénaline tout en portant secours aux personnes qui les appelaient. Aider, c'est aussi se surexposer! Mais ces métiers ont un prix. Le prix des trois conséquences dont je parle en formation. D'abord, c'est l'usure de l'humain derrière l'uniforme... Fatigue de compassion, traumatisme vicariant mais aussi le cynisme. Fou de constater à quel point le fait de côtoyer sans cesse des gens dans la misère use prématurément ces professionnels (ne me lancez pas de roche... je sais que ce ne sont pas que les métiers d'urgence qui vivent cela!). Le second prix à payer, c'est aussi le difficile périple de l'équilibre de l'humain. Les intervenants d'urgence payent souvent de leur santé mentale le prix de leur métier si passionnément choisi. Dépression, alcoolisme, toxicomanie, dépendances diverses... mais aussi séparations plus nombreuses et souvent, isolement social... enfouis qu'ils sont souvent sous leur carapace de Super Héros. Les événements à potentiel traumatique sont aussi sur la liste des conséquences plausibles. McKay et Gravel (2016) ont fait ressortir une statistique qui glace le sang! Alors que la population vivrait de 2 à 3 situations à potentiel traumatique dans sa vie, les intervenants d'urgence (tout métier confondu) seraient témoins de 600 à 850 événements à potentiel traumatique. N'est-ce pas là un affrontement contre nature de l'humain face à la détresse de ses semblables? De l'espoir? Pour moi, l'espoir réside dans quelques bonnes nouvelles.
Du boulot à faire?
Bien que l'espoir soit de plus en plus présent, il demeure néanmoins important de continuer à mener quelques luttes.
C'est sur une note positive que je termine cet article en mentionnant combien je me sens privilégiée d'assister à d'aussi importants changements de mentalité! N'hésitez pas à me contacter pour des besoins de formation, de prévention et d'intervention primaire ou encore si vous avez des questions sur les thérapies (bien que mon titre professionnel ne me permette pas de les pratiquer, je peux vous éclairer et vous référer à des professionnels qualifiés). #prévention #intervenantsdurgence #police #pompiers #paramedics #agentsdesservicescorrectionnels #suicide #TSPT #formation #defusing #debriefing
2 Commentaires
Marie-ève
11/13/2019 09:15:03
Je voulais juste vous dire merci pour votre travail. Je sais qu’est très important.
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