9/25/2020 0 Commentaires Pis toi, comment va ta bulle?Que ce soit très clair en commençant: je suis pro-sciences. Je crois en la COVID. Je crois aux directives de la Santé publique et je tente, au mieux, de les appliquer. Je suis triste de voir des gens mourir de ce satané virus et en souffrir. Ce texte n'a pour but que d'exhorter les gens à réfléchir au parent pauvre de cette pandémie: la santé mentale!!! Mars 2020, une pandémie nous frappe. Un peu tous différemment. Pour certains, c'était la quasi-fête d'avoir enfin du temps à la maison. Pour d'autres, ce fut triste de voir des projets tomber à l'eau. Chose sûre: on a tous réagi de manière personnelle à ce qui nous frappait de plein fouet, sans avoir trop de référence à penser à une situation semblable (à moins que vous soyez né au début du siècle passé...). Depuis mars 2020, je constate chez ma clientèle principale, les premiers répondants, toutes sortes d'émotions. De l'encouragement. Une valorisation du métier qu'ils ont choisi. Une passion énorme... mais aussi un stress profond de contracter ledit virus, de le ramener à la maison. Une adaptation constante aux changements de protocoles. Mais je constate aussi les mêmes préoccupation que chez Monsieur-Madame-Tout-le-monde: un épuisement. Des conflits conjugaux, familiaux, de la solitude, du découragement... car ils ne sont pas différents de vous et moi. À l'été, les "vacances" ont sonné pour la plupart... mais moins pour eux. Certains ont vu leur congé raccourcir. D'autres ont pu prendre leur période de repos tel que prévu dans le temps, mais rarement tel qu'à leur habitude. On s'adapte! Voilà que septembre se pointe le bout du nez, ramener une vague, la deuxième, de cette contamination. On le sait, les régions changement de couleurs au rythme des feuillus qui eux aussi, deviennent de plus en plus rouges. Nous revoilà dans l'anticipation... la pandémie aura-t-elle la saveur du printemps passé? Combien d'énergie cela nécessitera pour faire face non seulement à cette ignoble bibitte mais également à ses dommages collatéraux? Ajoutera-t-elle sa présence aux autres virus usuels en saison automnale? C'est ce que j'entends sur la route! La bulle?Hier, le 24 septembre, le ministre de la Santé (et des services sociaux) nous demande de limiter les contacts humains... Outrée ai-je été pour tout vous dire sur le choix des mots. CONTACTS SOCIAUX. Drôle de formulation alors que l'on sait que l'être humain est un être grégaire; que notre ami Maslow nous a tant répété à quel point l'appartenance fait partie des besoins de base. Quand on sait que les déterminants sociaux de la santé abordent l'inclusion sociale. Je ne voudrais pas paraître insolente mais l'expression "limiter ses contacts sociaux", c'est limiter ses facteurs de protection dans un contexte social précaire où la peur, le stress et la détresse se côtoient. Vous me direz oui Julie, mais on peut garder notre bulle. Je citerai une des personnes que j'accompagne comme travailleuse sociale qui m'a fait remarquer pas plus tard qu'hier que la bulle, dans la conception de notre gouvernement, c'est le couple et la famille. Parfait. C'est noté. Et les gens célibataires eux? "Au Québec, 1,2 million de personnes vivent seules, selon les données du Recensement de 2016. Ce nombre représente 17 % de la population de 15 ans et plus." (Gouvernement du Québec, 2018). Alors je ne peux m'empêcher de questionner cette vision traditionnelle de la fameuse bulle... Je ne peux non plus ne pas me permettre de penser à toute la population qui, de force ou de gré, se retrouve avec elle-même durant cette pandémie. Conférence virtuelle, me direz-vous? Je doute que cela réponde à l'entièreté du besoin de l'humain, grégaire. Cette population seule, ce sont bien des aînés mais ce sont aussi des personnes de toutes les classes sociales, de tous les métiers... ce sont peut-être bien des gens près de vous. À retenir/à réfléchir?L'effort de 28 jours demandé par notre gouvernement, je le comprends d'un point de vue santé (physique) publique. Mais honnêtement, à voir ce que je constate sur le terrain en termes de détresse psychologique (ne serait-ce que le volume ultra-élevé que mes collègues et moi qui oeuvront en santé physique et psychologique) constatons. Je le vois aussi malheureusement aussi en termes de suicide (tentatives et décès). Je rappelle que les facteurs de risque suicidaires sont certes l'isolement social mais souvent combiné à un accès difficiles aux ressources d'aide, à une précarité économique et à une banalisation de leur souffrance.
Je nous souhaite comme société d'être plus ouvert quant aux bulles... car certes le modèle du couple et de la famille traditionnelle existent... mais il n'est pas certes pas le seul qui existe, notamment si on regarde nos statistiques!
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8/30/2020 0 Commentaires SHU HA RI ou la philosophie de l'éducation que j'ai adoptée (spécial rentrée)Source de l'image: Wikipédia "Benoit n'a plus besoin de son volume sur l'intervention car il a appris, intégré et adapté les contenus théoriques. Benoit possède maintenant des connaissances qu'il a fait siennes." |
Depuis les dernières semaines, je cogite pas mal à la construction identitaire (méchante belle expression pour débuter un article ça) ! Je suis très sensible à la création de l’identité tant personnelle que professionnelle mais je traiterai dans cette réflexion de l’identité professionnelle. La mienne, celle des autres. Pourquoi je suis arrivée à cette cogitation? À la suite d’une publication de Stéphane Migneault, psychologue, que je suis sur LinkedIn notamment. Il demandait qui étaient nos idoles… s’en est suivie une longue tergiversation dont je vous partage les fruits, bien humblement, ici. Je me ramène à mon développement professionnel certes, mais j’ai la chance de voir des bébés T.S., nurses, agent.e.s des services correctionnels pousser de par mon rôle d’enseignante. J’ai aussi le bonheur de voir « grandir » plusieurs paramédics mais aussi des pompiers/pompières et des policiers/policières dans mes formations et mes suivis. C’est tellement un privilège que je chéris de voir évoluer des êtres humains… m’enfin! On débute tous dans nos rôles professionnels avec une idée plus ou moins claire de ce que sera notre « job d’adulte » (oui je m’exprime de manière caricaturale). Nous sommes souvent bercé.e.s d’illusions quant à notre métier; nous y entrons pour y réaliser des interventions mais aussi souvent, en cohérence avec nos valeurs. Puis s’amorce le parcours de formation (le bout qui se passe principalement à l’école). Nous y rencontrons des enseignant.e.s plus ou moins passionné.e.s pour leur domaine. Avec plus ou moins d’habiletés pédagogiques. Avec une personnalité qui colle ou colle moins avec la nôtre… dans une institution qui nous laisse ou non prendre notre place et grandir… On se rappelle tous d’un.e enseignant.e. qui a marqué notre vie… Je me rappelle en détails des profs passionné.e.s qui ont croisé ma route! Mais un jour, ce parcours plutôt académique prend fin (pas pour la vie car la formation continue, c’est autre chose)… et la « vraie vie d’adulte » s’amorce. On croise alors des collègues plus ou moins inspirant.e.s et on apprend avec eux/elles. Je répète souvent aux étudiant.e.s à qui j’enseigne de se « magasiner plusieurs modèles ». Je me rappelle aussi de ces personnes avec qui j’ai beaucoup appris sur ce qui allait devenir ma profession. Il y avait des travailleurs sociaux et des travailleuses sociales mais aussi des psychologues, des éducateurs et éducatrices mais aussi beaucoup de policiers et policières avec qui je suis devenue celle que je suis. J’ai un bel exemple de ces apprentissages. Quand je dispense les cours de crise en travail social ou en nursing, je fais toujours la référence à la technique Reid (enseignée aux enquêteur.e.s pour mener des interrogatoires) et je l’applique en parlant des liens communs. Je me rappelle alors de ces belles discussions que j’ai avec Julie, mon amie enquêteure. J’ai ramené ce bagage dans ma pratique. Interdisciplinarité vous dites? Yeahhhh! Et cet apprentissage professionnel se poursuit en croisant, sur notre route, des mentors. Je ne saurais faire la liste de toutes les personnes qui m’ont inspirée et m’inspirent encore car j’aurais peur d’en oublier… Les mien.ne.s sont issu.e.s de plusieurs professions, de plusieurs domaines. J’aime tellement observer les gens en action que je me fais souvent la réflexion comment je peux introduire cette manière X, Y ou Z de penser, d’agir, de poser des questions, d’être… Et je pense humblement que c’est ainsi que je continue, même après toutes ces années (!!!) à me construire professionnellement. Je m’en voudrais aussi de ne pas nommer l’autre moteur de construction que sont les client.e.s. Car oui, la formation et l’intervention, ce sont des domaines où nous co-construisons. Où nous apprenons mutuellement. Certes j’ai pu aider des gens pendant ma carrière mais ces personnes font aussi de moi la T.S. que je suis devenue. Je termine cette réflexion par une morale (Julie De LaFontaine)… J’ai tellement de résistance quand je croise des gens qui sont en mode envie plutôt qu’en mode apprentissage. Je suis tellement rebutée par des personnes qui me disent n’avoir rien à apprendre! La construction identitaire professionnelle (et personnelle) est et sera toujours une œuvre inachevée. Plutôt que de se taper dessus ou envier les autres, pourquoi ne pas chercher à apprendre. Je n’écris pas ce texte pour passer un message passif-agressif ni pour me faire canoniser mais simplement pour partager avec vous la beauté que je conçois à croiser la route de plusieurs personnes. Sur ce, je vous souhaite une belle journée! |
6/26/2020 1 Commentaire
Déjà 5 ans !!!
Déjà 5 ans!
J'avais un job permanent, une stabilité... mais l'intervention me manquait.
J'avais un patron mais j'avais plus envie de développer ma pratique.
J'enseignais mais je voulais aussi dispenser de MES formations.
Bref.
Il y a 5 ans, j'ai fait le choix de prendre le risque de me lancer à mon compte. Initialement, je me voyais dispenser de la formation sur le domaine qui me passionne: la crise. Je visais à recruter des client.e.s individuel.le.s et des entreprises d'urgence qui me choisiraient pour mes connaissances mais aussi pour qui je suis.
Il y a 5 ans, je suis devenue une slasheuse.
Et depuis, un seul mot me vient: adaptation!
La COVID est certes venue brimer un peu mon développement mais m'a surtout permis de me renouveler. Elle m'a permis de me faire plus confiance devant une caméra... de développer une autre façon de passer des messages. Une nouvelle manière de vulgariser. Est née ma chaîne Youtube.
5 ans déjà!
J'en profite donc pour remercier toutes les personnes et toutes les organisations qui m'ont fait et me font encore confiance que ce soit pour les aider individuellement à passer par dessus des événements difficiles; à en apprendre encore et toujours plus sur les crises et autres.
Un seul mot: MERCI.
J'avais un job permanent, une stabilité... mais l'intervention me manquait.
J'avais un patron mais j'avais plus envie de développer ma pratique.
J'enseignais mais je voulais aussi dispenser de MES formations.
Bref.
Il y a 5 ans, j'ai fait le choix de prendre le risque de me lancer à mon compte. Initialement, je me voyais dispenser de la formation sur le domaine qui me passionne: la crise. Je visais à recruter des client.e.s individuel.le.s et des entreprises d'urgence qui me choisiraient pour mes connaissances mais aussi pour qui je suis.
Il y a 5 ans, je suis devenue une slasheuse.
Et depuis, un seul mot me vient: adaptation!
La COVID est certes venue brimer un peu mon développement mais m'a surtout permis de me renouveler. Elle m'a permis de me faire plus confiance devant une caméra... de développer une autre façon de passer des messages. Une nouvelle manière de vulgariser. Est née ma chaîne Youtube.
5 ans déjà!
J'en profite donc pour remercier toutes les personnes et toutes les organisations qui m'ont fait et me font encore confiance que ce soit pour les aider individuellement à passer par dessus des événements difficiles; à en apprendre encore et toujours plus sur les crises et autres.
Un seul mot: MERCI.
Me suis demandé quoi faire pour aider en situation de #crise sociale... J'ai donc décidé de mettre mes connaissances en matière de crise à contribution.
1 publication par jour pour la durée de la quarantaine.
Partagez tant que vous voulez.
Je vise à mieux expliquer le contexte. Si vous avez des questions, écrivez-les-moi en privé. Cela ne pourra que m'inspirer.
1 publication par jour pour la durée de la quarantaine.
Partagez tant que vous voulez.
Je vise à mieux expliquer le contexte. Si vous avez des questions, écrivez-les-moi en privé. Cela ne pourra que m'inspirer.
De belles lectures à faire:
Par amour du stress (Lupien Sonia). https://sonialupien.com/publications-sonia-lupien/
Par amour du stress (Lupien Sonia). https://sonialupien.com/publications-sonia-lupien/
3/7/2020 0 Commentaires
Une entrevue à QuB radio
Voici une entrevue que j'ai eu l'opportunité de donner à QuB radio le 20 février dernier à la suite du carambolage de La Prairie.
Je tenais à remercier la CETAM qui a créé cette opportunité en me nommant leur ange :)
Je tenais à remercier la CETAM qui a créé cette opportunité en me nommant leur ange :)
Ce petit billet a pour but d’apporter une réflexion. Le titre peut paraître passif-agressif mais il n’en est rien. J’avais simplement envie de faire du pouce sur une réflexion que ma gang de codéveloppement et moi avons eue ce soir.
La chance se définit ainsi :
« Possibilité de se produire par hasard. »
Et par hasard, on entend :
« Cas, événement fortuit ; concours de circonstances inattendu et inexplicable. »
En quoi la réussite de quelqu’un peut-elle être attribuable au hasard? Cela me semble assez difficile à conceptualiser car je doute qu’un seul emploi au monde ne nécessite aucun travail, aucune discipline, aucune confrontation ne serait-ce que temporaire à un ou des échecs.
Je doute aussi que les gens qui réussissent (et de toute manière, comment définir la réussite si ce n’est que d’arriver à vivre de sa passion?) y soient parvenus par le hasard. À moins bien sûr qu’on parle de gagnant.e à la loto…
Une discussion que j’ai eue dans les dernières semaines pendant un souper réseautage était la suivante : qui admires-tu et pourquoi?
Ce fut un moment rempli d’apprentissages pour les gens assis à ma table mais aussi pour moi… J’admire tellement de gens pour différentes raisons que je me demandais par lequel ou laquelle je commencerais ma réponse. En réfléchissant, je me sentais comme la petite fille que j’étais, groopie des New Kids On The Block… Et puis notre discussion a dérivé sur le fait que pour toutes les personnes présentes, les idoles devenaient des moteurs de changement; des sources d’inspiration. Nous nous apercevions que nous ne carburions pas à l’envie mais bien à l’admiration et aux apprentissages (le but ici n’est pas de se faire canoniser mais bien de faire état de l’importance des modèles dans nos vies professionnelles).
Puis, cette réflexion m’a amenée à discuter en codéveloppement de l’importance des apprentissages par des modèles. Cette forme d’enseignement, je me rends compte, est tellement capitale dans mon développement professionnel. J’ai appris de professeurs, de mentors, de modèles… et j’irais même jusqu’à oser utiliser le mot IDOLES. Ces personnes, je les ai pour la plupart rencontrées… Mais fort heureusement, il reste sur ma Bucket List quelques personnes dont j’espère croiser la route.
Ce petit billet était donc une petite réflexion que j’avais envie de partager avec vous… L’envie faisait partie de la liste des péchés capitaux… et je dois avouer que je comprends pourquoi. Je vais donc continuer à prôner le monde des licornes et encourager l’admiration plutôt que l’envie.
Et vous, qui sont vos modèles?
La chance se définit ainsi :
« Possibilité de se produire par hasard. »
Et par hasard, on entend :
« Cas, événement fortuit ; concours de circonstances inattendu et inexplicable. »
En quoi la réussite de quelqu’un peut-elle être attribuable au hasard? Cela me semble assez difficile à conceptualiser car je doute qu’un seul emploi au monde ne nécessite aucun travail, aucune discipline, aucune confrontation ne serait-ce que temporaire à un ou des échecs.
Je doute aussi que les gens qui réussissent (et de toute manière, comment définir la réussite si ce n’est que d’arriver à vivre de sa passion?) y soient parvenus par le hasard. À moins bien sûr qu’on parle de gagnant.e à la loto…
Une discussion que j’ai eue dans les dernières semaines pendant un souper réseautage était la suivante : qui admires-tu et pourquoi?
Ce fut un moment rempli d’apprentissages pour les gens assis à ma table mais aussi pour moi… J’admire tellement de gens pour différentes raisons que je me demandais par lequel ou laquelle je commencerais ma réponse. En réfléchissant, je me sentais comme la petite fille que j’étais, groopie des New Kids On The Block… Et puis notre discussion a dérivé sur le fait que pour toutes les personnes présentes, les idoles devenaient des moteurs de changement; des sources d’inspiration. Nous nous apercevions que nous ne carburions pas à l’envie mais bien à l’admiration et aux apprentissages (le but ici n’est pas de se faire canoniser mais bien de faire état de l’importance des modèles dans nos vies professionnelles).
Puis, cette réflexion m’a amenée à discuter en codéveloppement de l’importance des apprentissages par des modèles. Cette forme d’enseignement, je me rends compte, est tellement capitale dans mon développement professionnel. J’ai appris de professeurs, de mentors, de modèles… et j’irais même jusqu’à oser utiliser le mot IDOLES. Ces personnes, je les ai pour la plupart rencontrées… Mais fort heureusement, il reste sur ma Bucket List quelques personnes dont j’espère croiser la route.
Ce petit billet était donc une petite réflexion que j’avais envie de partager avec vous… L’envie faisait partie de la liste des péchés capitaux… et je dois avouer que je comprends pourquoi. Je vais donc continuer à prôner le monde des licornes et encourager l’admiration plutôt que l’envie.
Et vous, qui sont vos modèles?
L'Association Québécoise de Prévention du Suicide annonce que du 2 au 8 février 2020, se déroulera la semaine de prévention du suicide.
Sujet tabou? Sujet de malaise? Certes. Le suicide est bien souvent un geste incompris par plusieurs et ayant des conséquences majeures sur l'entourage de la personne qui en décède.
Chaque année au Québec, ce sont environ 1100 personnes qui décèdent par suicide (AQPS, s.d.). Ce phénomène est donc à prendre au sérieux. Geste de courage? De lâcheté? Aucune de ces réponses pourrais-je vous répondre. Le suicide est un geste de grande détresse.
AIDER
Comment aider une personne qui verbalise des idées suicidaires?
En étant présent.e. En posant les vraies questions. Contrairement à la croyance populaire, parler du suicide de la bonne manière rassure la personne qui l'envisage. Cela lui permet de voir que vous êtes présent.e. Cela la rassure aussi plutôt que de se sentir jugée par votre réaction.
Vous êtes mal à l'aise face aux idées suicidaires d'un.e proche ou vous envisagez vous-même le suicide: https://commentparlerdusuicide.com/. L'AQPS peut vous aider. Un numéro est aussi utilisé partout au Québec:
1-866-277-3553 (1-866-APPELLE)
DES MOYENS DE PRÉVENIR LE SUICIDE
Personnellement, comme professionnelle de la santé mentale, je m'engage dans des projets de prévention. C'est par les formations que je dispense au collégial et à l'université dans les cours d'intervention de crise que je parle du suicide.
Mais "sur le terrain", c'est aussi dans de vastes projets de soutien en santé mentale que je m'implique, particulièrement chez les intervenant.e.s d'urgence.
Les projets de Pairs Aidants que j'ai montés en collaboration avec des coopératives ambulancières nous permettent de resserrer les liens entre les paramédics. Quand on sait que le soutien social est l'un des meilleurs facteurs de protection, il importe d'outiller les collègues à repérer, soutenir et accompagner les personnes qui ne vont pas bien vers des ressources adaptées à leur réalité.
Ces programmes de pairs aidants ne seraient toutefois que peu s'ils n'étaient pas arrimés avec d'autres services en santé mentale, tels les références vers des professionnel.le.s dûment formé.e.s mais aussi avec les chiens de thérapie.
Voici une photo de deux de mes collaborateurs en prévention: Dude et Boba, respectivement de la Coopérative des techniciens ambulanciers du Québec (CTAQ) et de la Coopérative des Paramédics de l'Outaouais (CPO).
La preuve est faite: l'innovation a sa place et la prévention du suicide passe par la collaboration et la déstigmatisation.
Bonne semaine de prévention du suicide!
Sujet tabou? Sujet de malaise? Certes. Le suicide est bien souvent un geste incompris par plusieurs et ayant des conséquences majeures sur l'entourage de la personne qui en décède.
Chaque année au Québec, ce sont environ 1100 personnes qui décèdent par suicide (AQPS, s.d.). Ce phénomène est donc à prendre au sérieux. Geste de courage? De lâcheté? Aucune de ces réponses pourrais-je vous répondre. Le suicide est un geste de grande détresse.
AIDER
Comment aider une personne qui verbalise des idées suicidaires?
En étant présent.e. En posant les vraies questions. Contrairement à la croyance populaire, parler du suicide de la bonne manière rassure la personne qui l'envisage. Cela lui permet de voir que vous êtes présent.e. Cela la rassure aussi plutôt que de se sentir jugée par votre réaction.
Vous êtes mal à l'aise face aux idées suicidaires d'un.e proche ou vous envisagez vous-même le suicide: https://commentparlerdusuicide.com/. L'AQPS peut vous aider. Un numéro est aussi utilisé partout au Québec:
1-866-277-3553 (1-866-APPELLE)
DES MOYENS DE PRÉVENIR LE SUICIDE
Personnellement, comme professionnelle de la santé mentale, je m'engage dans des projets de prévention. C'est par les formations que je dispense au collégial et à l'université dans les cours d'intervention de crise que je parle du suicide.
Mais "sur le terrain", c'est aussi dans de vastes projets de soutien en santé mentale que je m'implique, particulièrement chez les intervenant.e.s d'urgence.
Les projets de Pairs Aidants que j'ai montés en collaboration avec des coopératives ambulancières nous permettent de resserrer les liens entre les paramédics. Quand on sait que le soutien social est l'un des meilleurs facteurs de protection, il importe d'outiller les collègues à repérer, soutenir et accompagner les personnes qui ne vont pas bien vers des ressources adaptées à leur réalité.
Ces programmes de pairs aidants ne seraient toutefois que peu s'ils n'étaient pas arrimés avec d'autres services en santé mentale, tels les références vers des professionnel.le.s dûment formé.e.s mais aussi avec les chiens de thérapie.
Voici une photo de deux de mes collaborateurs en prévention: Dude et Boba, respectivement de la Coopérative des techniciens ambulanciers du Québec (CTAQ) et de la Coopérative des Paramédics de l'Outaouais (CPO).
La preuve est faite: l'innovation a sa place et la prévention du suicide passe par la collaboration et la déstigmatisation.
Bonne semaine de prévention du suicide!
11/10/2019 2 Commentaires
Évolution de l'ouverture face aux situations difficiles chez les intervenant.e.s d'urgence
Tel que je vous l'ai déjà souligné dans une précédente publication sur mon blogue, j'oeuvre dans le milieu de l'urgence, dans différents rôles, depuis 1997.
Lorsqu'à ce moment, je faisais mon entrée comme "vulgaire civile" (expression consacrée qui témoigne de la réticence de mes collègues à l'arrivée d'une travailleuse sociale en devenir dans leur monde) dans un poste de policiers-pompiers, on me répétait ad nauseam combien les métiers d'urgence n'étaient pas faits pour des "moumounes" (cela traduit l'expression exacte maintes fois entendues).
Aujourd'hui, un peu plus de 22 ans plus tard, je ressens une toute autre forme d'accueil lorsque je forme et interviens auprès de ces mêmes intervenant.e.s d'urgence face aux risques psychosociaux que comportent leur métier.
La plupart de ces personnes ont choisi l'urgence pour son caractère imprévisible, loin de la routine, où elles pourraient se sentir utiles. Elles ont sélectionné cette "planète" (mon analogie au Petit Prince) car c'est là que leur personnalité A pouvait le mieux s'exprimer. C'est dans cette sphère professionnelle qu'elles pourraient oeuvrer afin de mieux vivre l'adrénaline tout en portant secours aux personnes qui les appelaient.
Aider, c'est aussi se surexposer!
Mais ces métiers ont un prix. Le prix des trois conséquences dont je parle en formation. D'abord, c'est l'usure de l'humain derrière l'uniforme... Fatigue de compassion, traumatisme vicariant mais aussi le cynisme. Fou de constater à quel point le fait de côtoyer sans cesse des gens dans la misère use prématurément ces professionnels (ne me lancez pas de roche... je sais que ce ne sont pas que les métiers d'urgence qui vivent cela!).
Le second prix à payer, c'est aussi le difficile périple de l'équilibre de l'humain. Les intervenants d'urgence payent souvent de leur santé mentale le prix de leur métier si passionnément choisi. Dépression, alcoolisme, toxicomanie, dépendances diverses... mais aussi séparations plus nombreuses et souvent, isolement social... enfouis qu'ils sont souvent sous leur carapace de Super Héros.
Les événements à potentiel traumatique sont aussi sur la liste des conséquences plausibles. McKay et Gravel (2016) ont fait ressortir une statistique qui glace le sang! Alors que la population vivrait de 2 à 3 situations à potentiel traumatique dans sa vie, les intervenants d'urgence (tout métier confondu) seraient témoins de 600 à 850 événements à potentiel traumatique. N'est-ce pas là un affrontement contre nature de l'humain face à la détresse de ses semblables?
De l'espoir?
Pour moi, l'espoir réside dans quelques bonnes nouvelles.
Lorsqu'à ce moment, je faisais mon entrée comme "vulgaire civile" (expression consacrée qui témoigne de la réticence de mes collègues à l'arrivée d'une travailleuse sociale en devenir dans leur monde) dans un poste de policiers-pompiers, on me répétait ad nauseam combien les métiers d'urgence n'étaient pas faits pour des "moumounes" (cela traduit l'expression exacte maintes fois entendues).
Aujourd'hui, un peu plus de 22 ans plus tard, je ressens une toute autre forme d'accueil lorsque je forme et interviens auprès de ces mêmes intervenant.e.s d'urgence face aux risques psychosociaux que comportent leur métier.
La plupart de ces personnes ont choisi l'urgence pour son caractère imprévisible, loin de la routine, où elles pourraient se sentir utiles. Elles ont sélectionné cette "planète" (mon analogie au Petit Prince) car c'est là que leur personnalité A pouvait le mieux s'exprimer. C'est dans cette sphère professionnelle qu'elles pourraient oeuvrer afin de mieux vivre l'adrénaline tout en portant secours aux personnes qui les appelaient.
Aider, c'est aussi se surexposer!
Mais ces métiers ont un prix. Le prix des trois conséquences dont je parle en formation. D'abord, c'est l'usure de l'humain derrière l'uniforme... Fatigue de compassion, traumatisme vicariant mais aussi le cynisme. Fou de constater à quel point le fait de côtoyer sans cesse des gens dans la misère use prématurément ces professionnels (ne me lancez pas de roche... je sais que ce ne sont pas que les métiers d'urgence qui vivent cela!).
Le second prix à payer, c'est aussi le difficile périple de l'équilibre de l'humain. Les intervenants d'urgence payent souvent de leur santé mentale le prix de leur métier si passionnément choisi. Dépression, alcoolisme, toxicomanie, dépendances diverses... mais aussi séparations plus nombreuses et souvent, isolement social... enfouis qu'ils sont souvent sous leur carapace de Super Héros.
Les événements à potentiel traumatique sont aussi sur la liste des conséquences plausibles. McKay et Gravel (2016) ont fait ressortir une statistique qui glace le sang! Alors que la population vivrait de 2 à 3 situations à potentiel traumatique dans sa vie, les intervenants d'urgence (tout métier confondu) seraient témoins de 600 à 850 événements à potentiel traumatique. N'est-ce pas là un affrontement contre nature de l'humain face à la détresse de ses semblables?
De l'espoir?
Pour moi, l'espoir réside dans quelques bonnes nouvelles.
- L'ouverture à parler des situations difficiles que l'on commence à voir poindre chez ses intervenant.e.s.
- La mise en place de structure de prévention et d'interventions de première ligne pour ces professionnels.
- Des thérapies qui aident ces gens à traiter le trouble de stress post-traumatique (TSPT). Que ce soit via les thérapies cognitivo-comportementales (de type désensibilisation ou EMDR) mais surtout, celle qui me réjouit: la thérapie de reconsolidation - appelée Méthode Brunet© (pour comprendre de quoi il s'agit, cliquez sur la vidéo ci-dessous). https://www.reconsolidationtherapy.com/
Du boulot à faire?
Bien que l'espoir soit de plus en plus présent, il demeure néanmoins important de continuer à mener quelques luttes.
C'est sur une note positive que je termine cet article en mentionnant combien je me sens privilégiée d'assister à d'aussi importants changements de mentalité!
N'hésitez pas à me contacter pour des besoins de formation, de prévention et d'intervention primaire ou encore si vous avez des questions sur les thérapies (bien que mon titre professionnel ne me permette pas de les pratiquer, je peux vous éclairer et vous référer à des professionnels qualifiés).
#prévention #intervenantsdurgence #police #pompiers #paramedics #agentsdesservicescorrectionnels #suicide #TSPT #formation #defusing #debriefing
Bien que l'espoir soit de plus en plus présent, il demeure néanmoins important de continuer à mener quelques luttes.
- Continuer à déstigmatiser la demande d'aide chez cette clientèle.
- Défaire les mythes selon lesquels les intervenant.e.s d'urgence sont des Super Héros et donc, sont formés ET immunisés à faire face aux traumatismes.
- Ajuster l'intervention en prévention du suicide.
- Offrir des services psychosociaux de qualité et adaptés à leur situation.
- Mieux reconnaître l'indemnisation du TSPT (voir communiqué de la CSN d'octobre 2019).
- Continuer de mettre en place des mesures de prévention et d'intervention primaire pour ces personnes.
- Améliorer sans cesse les traitements qui s'offrent à eux.
C'est sur une note positive que je termine cet article en mentionnant combien je me sens privilégiée d'assister à d'aussi importants changements de mentalité!
N'hésitez pas à me contacter pour des besoins de formation, de prévention et d'intervention primaire ou encore si vous avez des questions sur les thérapies (bien que mon titre professionnel ne me permette pas de les pratiquer, je peux vous éclairer et vous référer à des professionnels qualifiés).
#prévention #intervenantsdurgence #police #pompiers #paramedics #agentsdesservicescorrectionnels #suicide #TSPT #formation #defusing #debriefing